DEBAT POUR OU CONTRE - 02

ETHNOCIDE

Et si le peuple refuse l'assimilation et résiste ?

Alors, l'Etat impérialiste aura recours à d'autres formes de coercition qui iront jusqu'à l'ethnocide (destruction physique du peuple sur son propre territoire). Historiquement, les exemples ne manquent pas : deux millions d'Arméniens massacrés en Turquie, les massacres d'Indiens en Amazonie etc…

Mais à part l'assimilation et l'ethnocide, n'y a-t-il pas d'autres moyens d'annexion de territoires ?

On peut s'approprier un territoire en le vidant de sa population : c'est la déportation; Staline en a usé envers les Tatars qui refusaient le communisme. Cependant, le XXème siècle a connu des transferts positifs : c'est le cas de l'Allemagne, qui a rapatrié ses minorités des pays de l'est, provoquant certes de douloureux déracinements, mais leur assurant une plus grande sécurité.

TRANSFERTS DE POPULATIONS

Toutes ces politiques d'assimilation et de transfert de population, toutes ces façons de régler les problèmes des minoritaires sur leur propre territoire sont, comme vous le dites, presque toutes coercitives. N'y a-t-il pas des Etats qui appliquent une politique pluraliste et acceptent que leurs minorités aient droit à leur culture ? Je pense à la Suisse.

Il est vrai que la situation des Suisses Italiens n'est pas, sur le plan des libertés culturelles, comparable à celle des Arméniens en Turquie. Lorsque nous songeons que la Suède, foncièrement bi-lingue, fut scindée en deux pour former la Norvège d'une part et la Suède d'autre part, par consentement mutuel et un partage équitable de tout ce qui était commun, nous serions tentés de croire que des politiques ethniques raisonnables peuvent exister. Mais je me méfie de ces conclusions un peu idéalistes et je maintiens que, même dans ces cas de politiques pluri-culturelles, les situations sont issues de rapports de force entre ethnies. Si, par exemple, la Belgique, formée de représentants de deux ethnies, n'a pas accepté dans le passé le fédéralisme, c'est parce que le pouvoir était entre les mains des Wallons. Si la Suisse maintient sa cohésion c'est parce que les populations Suisses Italiennes et Suisses Françaises y trouvent malgré  la domination allemande, leur intérêt économique. Donc, nous sommes toujours en présence d'une situation caractérisée par des rapports de force entre ethnies.

Il y a, dans le monde animal, l'exemple d'espèces qui se servent du camouflage pour survivre. Ne peut-on supposer des ethnies ayant pour caractéristique de ne pas revendiquer leur différence ?

Le cameléon et le serpent des sables ont, effectivement, adopté un système de camouflage qui leur permet de survivre dans un environnement hostile. Il en va de même pour certaines ethnies qui, pour survivre, plient l'échine et semblent accepter l'assimilation, alors qu'il s'agit peut-être d'une défense provisoire.

LA LANGUE

N'exagérez-vous pas l'importance de la langue quand vous dites que c'est l'élément essentiel qui définit un peuple, une culture ?

Non, la socio-linguistique démontre que la langue est l'élément "clef" de la culture. La langue est porteuse de la mentalité collective, elle est "l'inventaire des images qu'un peuple a du monde". Chaque langue est donc un inventaire différent. Certes, un peuple est aussi constitué de structures socio-économiques, socio-affectives, et l'ensemble donne un certain style de développement économique et d'organisation spécifique qui dégage quelque chose comme un "rythme" qui lui serait propre.

NOMBRE DE LANGUES

Il y a plus de deux mille langues dans le monde, est-ce que cela signifie qu'il devrait y avoir plus de deux mille nations ?

Il n'y a pas deux atlas, deux anthropologies ou deux politiques d'Etat qui soient d'accord sur le nombre de langues parlées dans le monde. Les chiffres varient entre 1.000 et 5. 000.
Cette mésinformation provient de la confusion qui existe entre dialectes, langues et idiomes, y compris chez les politiciens,pour qui tout dialecte devient devient vite une langue, toute langue un patois ou un dialecte, selon les intérêts de l'impérialisme régnant. Mais cela ne répond pas à votre question. L'ethnisme suppose, d'une part, que toute ethnie est délimitée par la possession d'une langue commune à ses membres, et d'autre part, qu'elle doit être maîtresse de ses choix fondamentaux; ce qui donne à l'ethnie les prérogatives d'une nation. Cette règle est valable, quel que soit le nombre de langues dans le monde, et quel que soit le nombre de locuteurs de chacune d'elles. Ceci dit, considérant avec réalisme la liste des ethnies, nous observons qu'effectivement il y a une grande disparité entre les familles linguistiques; être maître des choix fondamentaux n'a pas le même sens pour une ethnie de 1.000 habitants que pour une ethnie de 100 millions d'habitants. Sans chercher à limiter le droit à l'indépendance des premières, dont les populations sont peu nombreuses, elles doivent considérer l'ethnisme davantage comme la conquête d'une charte des droits culturels, économiques et politiques, que comme l'apport d'une indépendance d'ordre étatique à l'occidentale avec ses artifices bureaucratiques.

DIALECTE OU LANGUE ?

Quelle est la différence entre langue et dialecte ?

Ce qui différencie une langue d'un dialecte, c'est qu'entre deux dialectes il y a inter-compréhension, ce qui n'est pas le cas entre deux langues. Une langue est un système linguistique individualisé avec un mode qui lui est propre. On a beau connaître tout le vocabulaire français, si on ne connaît pas le code avec lequel il fonctionne, on ne connaît pas le français. Une langue  a un code et ses dialectes ont le même code.

FRONTIERES LINGUISTIQUES

N'est-il pas difficile, voire impossible, d'établir le tracé des frontières entre les langues ?

Autant il est difficile de délimiter les frontières géographiques entre les dialectes d'une même langue, autant cela est facile entre dialectes de langues différentes, surtout s'il s'agit de langues de familles distinctes, slave et germanique par exemple. Par contre des difficultés surgissent lorsque nous avons affaire à des peuples déportés, ou dispersés, tels les Tatars, les Juifs et les Gitans. Dans ces cas d'exception, l'ethnisme n'a pas de solution clef; il ne peut que prôner une concertation tenant compte de multiples facteurs dans le but de réaliser le bien-être des peuples en présence, en éliminant les situations d'oppression.

IMPORTANCE DE LA LANGUE

Si la langue est le critère à partir duquel se définit l'ethnie, la quasi-disparition de l'usage de cette langue devrait automatiquement entraîner la disparition de l'ethnie, ce qui ne semble pas s'être produit dans de nombreux cas (Irlande, Occitanie, Noirs des Etats-Unis) : il n'y a donc pas que la langue qui maintienne éveillée la conscience nationale.

Souvent, la langue que l'on croit morte ou éteinte ne l'est pas. Elle est seulement refoulée ou ignorée et persiste dans un sub-conscient collectif.
Prenons un exemple : un Irlandais" veut dire : "tu es mon fils, tu es donc, comme moi, issu d'une famille qui parlait dans le passé l'irlandais et nous avons les éléments de culture, un mode de vie et une langue qui nous unissent".
Ainsi, aux U.S.A., après deux cents ans d'anglais et d'un même moule social, les identités n'ont pu être effacées. Aujourd'hui, un fort mouvement Afro-Américain se dessine, cherche à faire le lien entre les cultures bantoues, swahilies et la réalité actuelle des U.S.A.

LANGUE ET DIFFERENCE

Si nous observons la situation entre deux ethnies, nous voyons par exemple qu'entre un Québecois et un Français, tous deux francophones, les différences sont plus nombreuses qu'entre un Basque et un Français, qui n'appartiennent pas à la même ethnie mais dont le mode de vie est semblable.

Cela n'est qu'une apparence. En effet, peut-être les uns ont-ils un mode de vie américanisé et les autres un mode de vie francisé, néanmoins, le Québécois et le Français, parlant la même langue, sont beaucoup plus proches culturellement qu'un Basque non assimilé et un Français qui s'éloigneront d'autant plus l'un de l'autre, que chacun assumera son identité.

Vous allez un peu vite. Sur quoi étayez-vous vos conclusions ?

Portons notre attention sur l'évolution du Québec depuis vingt ans : nous nous apercevons que les choix effectués par les forces vives de la population sont tous centrés sur la défense de la langue et des relations plus étroites avec la France. Au Pays Basque, par contre, les forces vives, qui sont indépendantistes, rejettent la langue et la culture françaises.

LANGUE ET LUTTE

D'après vous, peut-on imaginer une lutte nationale (ethnique) qui ne mettrait pas au premier plan la revendication linguistique ?

Non. Toute prise de conscience en faveur d'une culture minoritaire s'établit obligatoirement à partir de la défense de sa langue, c'est-à-dire de sa culture. Toute mobilisation qui ne garderait pas à la langue son rôle prioritaire serait négative. Si par exemple, au niveau de la lutte pour la survie d'une ethnie, on mettait seulement en avant la revendication économique, il ne s'agirait plus d'une défense d'identité culturelle mais d'une pure question de lutte de classes qui ne résoudrait même pas le problème économique dont la solution reste ethnique.

LANGUE UNIQUE

N'y a-t-il pas un gaspillage d'énergie et de temps dans l'emploi de langues différentes dans le monde ? Pour la recherche, pour la science, pour les affaires étrangères, bref, sur le plan de la communication des idées, ne croyez-vous pas aux méfaits du "babélisme" ?

L'envie, l'idée, la nostalgie d'une langue unique pour l'espèce humaine sont compréhensibles. Je dirais même qu'à partir d'une optique ethnocentriste, c'est logique. Mais j'ajouterais, en suivant cette même logique qui pense que pour construire un pont, il est plus simple que tout le monde parle la même langue, qu'il serait plus simple aussi que tout le monde porte les mêmes chaussures, mange la même cuisine, habite les mêmes maisons.
Au départ, voyez-vous, il y a deux axiomes : l'un voudrait que le sens de la vie soit positif à partir de sa capacité à se diversifier, l'autre à partir de sa capacité à s'unifier, à tout ramener à un dénominateur commun. Et cette dernière possibilité entraîne, selon moi, la stagnation, donc la mort de l'espèce humaine. Elle est, par l'absence de changement, un appauvrissement.

REALITE LINGUISTIQUE

Je reviens à la charge. Vous avez mal à la tête et vous appelez un médecin, que vous lui disisez : "j'ai mal à la tête" en anglais ou en bantou, ne décrivez-vous pas une même réalité ?

Non. Il n'y a pas qu'une vision de la réalité exprimée en différentes langues. Il y a autant de réalités qu'il y a de langues. Cela peut surprendre mais c'est la vérité, et la linguistique nous le montre. Chaque langue est une réorganisation particulière de la réalité, un prisme à partir duquel on voit la réalité différemment. Dans certaines langues il n'y a, par exemple, que trois couleurs fondamentales; dans la langue des Esquimaux il y a trois cents mots différents pour définir des neiges différentes, et aucun pour dire le mot neige en général.
Chaque fois qu'une langue disparaît, une vision du monde particulière disparaît. Et avec elle, disparaissent également les possibilités ouvertes à l'espèce humaine grâce à cette vision du monde. Ainsi, certaines ethnies pacifiques qui, dans le passé, ont été éliminées, aurait peut-être pu, si elles avaient poursuivi leur développement, apporter des progrès dans le domaine de la psychologie.

ENSEIGNEMENT DES LANGUES

Une autre question. L'enseignement d'une langue n'est pas une chose facile. D'ailleurs, n'est-il pas exact que la plupart des tentatives d'enseignement des langues minoritaires par des associations culturelles en Irlande ou en Bretagne suscite moins d'échos en pratique que d'enthousiasme politique ?

L'enseignement des langues minoritaires nécessite une volonté populaire et politique. Il faut aussi que le peuple en question ne soit pas en situation de stress ou d'oppression économique.
De plus, la technologie des micro-processeurs apporte un grand espoir. Grâce à elle, nous entrons dans l'ère de la communication facile. L'enseignement des langues devrait à l'avenir poser moins de problèmes. Par ailleurs, si l'on adoptait l'orthographe phonétique, on peut imaginer que les difficultés d'enseignement d'une langue seraient réduites de 50 %  sans pour autant la dépouiller des attributs de sa culture.

Votre réponse suppose que les ethnies adoptent la technologie des micro-processeurs. Même si telle est leur volonté, en sont-elles toutes capables ?

Je ne dis pas que toutes les ethnies vont faire usage des micro-processeurs. Je dis seulement que c'est une perspective qui s'est offerte à certaines. Il y a d'autres voies susceptibles d'être suivies.

FUSION DES LANGUES

Les langues se mélangent et s'empruntent mutuellement des termes. Il y a donc mariage des langues et à force de mariages, est-ce qu'on ne s'achemine pas vers une langue unique ?

Non. Lorsque deux langues vivantes se rencontrent, l'une emprunte des termes à l'autre. Mais nous savons que la langue est un élément de domination et que la règle, presque absolue, est que seule la langue dominée emprunte des termes à la langue dominante. L'inverse se produit dans des proportions infimes.

LANGUES SUPERIEURES

Tout passe par les mots, ou presque. La linguistique est devenue une des sciences à laquelle se réfèrent de plus en plus les ethnologues, les sociologues, les psychanalystes. N'y a-t-il pas des langues qui, par la richesse de leur vocabulaire et les possibilités de leur structure, ont un avantage sur les autres ?

Je n'aime pas le mot "avantage"; je préfère dire qu'elles sont différentes et les différences entre elles sont très grandes, chacune étant le produit de ce que la survie du groupe lui a imposé.

D'accord pour parler de différence lorsqu'une langue dispose de nombreux termes scientifiques et qu'une autre est plus riche dans le domaine de l'affectivité. Mais si l'une a un lexique très riche et l'autre très pauvre, comment alors, au moins sur le plan quantitatif, ne pas parler de supériorité ?

En admettant cette différence quantitative, cela n'est pas un argument de supériorité. Quand une langue a un lexique peu étendu, cela veut simplement dire que le peuple qui la parle n'a pas éprouvé le besoin, pour son bien-être, d'en avoir un plus nuancé. Un berger vivant seul dans la montagne n'aura pas besoin d'autant de mots qu'un avocat au barreau de Paris.

LANGUES INTERNATIONALES

N'y a-t-il pas une distinction à faire entre l'avenir des langues véhiculaires (internationales) et les langues vernaculaires (culturelles) ? Il ne me semble pas réaliste de les mettre sur le même rang. Et d'ailleurs, ne croyez-vous pas qu'une grande partie de l'humanité a opté pour ces langues internationales, parmi lesquelles l'anglais, parce que plus efficaces et plus répandues ?

Je suis contrarié par la socio-linguistique lorsqu'au niveau même de la définition des langues, après les avoir séparées en vernaculaires et véhiculaires, elle tire des conclusions qui me paraissent erronées : les premières deviennent le lieu des identités, de la tradition, de la conservation, les secondes le lieu du progrès, de l'avenir de la communication. Et c'est à partir de cette distinction qu'elle entrevoit la nécessité de faire disparaître les premières au profit des secondes. Ma position est la suivante : toutes les langues sont d'abord culturelles, c'est-à-dire vernaculaires : toutes, de ce fait, ont les mêmes droits, notamment d'exister, et les mêmes devoirs, notamment de ne pas submerger les autres.
D'autre part, si l'on adoptait comme instrument de communication universelle l'anglais, le français ou le russe, on entérinerait une supposée supériorité de ces ethnies, et on leur donnerait une arme de plus pour opprimer les autres ethnies. Pourtant, cette proposion n'est pas à rejeter, car elle a des avantages certains, mais cela seulement dans la mesure où la langue d'échange ne remplacerait pas la langue de culture.

L'ESPERANTO

Et pourquoi n'adopterions-nous pas une nouvelle langue unique pour tous : par exemple l'esperanto ?

Toute langue est une vision du monde particulière, issue d'une mémoire culturelle. Vouloir en construire une à partir de rien est une tâche impossible, et essayer d'en fabriquer une à partir d'un mélange est un appauvrissement.

N'est-il pas légitime qu'un poète ou un romancier veuille être lu par le plus grand nombre possible ? Plus il aura de lecteurs, plus sa gloire sera grande. Ne trouvez-vous donc pas naturel qu'il préfère, même s'il est par exemple basque, écrire et publier dans une langue plus répandue ?

Je répondrai en plusieurs points.
Premièrement, à partir d'une telle argumentation, tout le monde ne devrait  écrire qu'en anglais ou en chinois, car ce sont les langues les plus lues.
Deuxièmement, rien n'empêche ce poète ou ce romancier de se faire traduire et, sur ce plan, la technologie contemporaine pourra bientôt faire des merveilles.
Troisièmement, le coefficient de richesse des différences dans le monde s'en trouverait singulièrement amoindri, car, si une explication techique ne perd rien à être écrite dans une autre langue, il n'en va pas de même pour la littérature : il est difficile de concevoir Shakespeare en français, Dostoïevski en anglais et Lamartine en russe, encore qu'il s'agisse là de langues européennes ayant une parenté. La difficulté grandit encore si nous avons à écrire dans une langue orientale une pensée occidentale ou une recette de cuisine occitane en esquimau.

LANGUES INDO-EUROPEENNES

Justement, dans la mesure où certaines langues sont issues de la même souche, ne peut-on pas imaginer, par exemple, une unité indo-européenne donnant naissance à un mouvement politique indo-européen et prônant la fusion des langues indo-européennes ?

L'idée d'une civilisation indo-européenne ou aryenne est ridicule à plus d'un titre. D'abord, il n'existe plus une langue spécifique indo-européenne. Il y a davantage d'affinités entre un Finnois, de langue ouralo-altaïque, et un Suédois, de langue indo-européenne, qu'entre un Suédois et un Bengali, pourtant tous deux de souche indo-européens. Il ne faut pas chercher à rassembler, mais plutôt à enregistrer les différences, conformément au sens-même de la vie qui conduit à la diversification.

Mais vous avez dit tout à l'heure le contraire à propos d'un Québecois et d'un Basque ?

Pas du tout, le Québecois et le Français ont la même langue. Tandis que, en ce qui concerne l'indo-européen, il s'agit de langues différentes.

Vous dites qu'il y a ethnie lorsqu'il y a langue, mais je note que les frontières des ethnies ne coïncident pas avec les frontières morphologiques des races. Il y a en France des alpins qui sont bruns et des nordiques qui sont blonds et même des roux, d'ailleurs, la plupart des ethnies sont polymorphes. Qu'en dites-vous ?

Dans la majorité des cas, il s'agit simplement de peuples qui ont été conquis et acculturés; ils ont souvent perdu leur langue et l'assimilation est complète. Mais, parfois, il y a persistance d'une mémoire collective et l'on peut s'attendre alors à l'affirmation de leurs identités.

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