HONGRIE

République de Hongrie
Capitale : Budapest
Superficie : 93 000 km2
Population : 10 710 000 hab.

Répartition ethnique (1994)

L'ethnie magyare est très nettement caractérisée par rapport à toutes ses voisines et ne connaîssent pas de notables différences en son sein, sinon de statut politique. Son unité est posée de façon récurrente, à chaque tournant de l'Histoire. L'homogénéité territoriale n'est malheureusement pas aussi nette. A côté d'une grande majorité de Magyars vivant dans la vaste plaine danubienne, on trouve le groupe des Szeklers (ou Sicules) qui habitent le centre des Carpathes en Transylvanie et dont le noyau humain n'est pas contigü au reste du peuplement hongrois.
Quoi qu'il en soit, Le territoire national hongrois a été rogné par les voisins au cours de ce siècle et d'importantes minorités magyares se retrouvent sous une tutelle étrangère, pas toujours complaisante.

1 - Ainsi en est-il en Slovaquie où 600 000 Hongrois coexistent difficilement avec la majorité d'ethnie tchécoslovaque. Un règlement par rattachement des districts hongrois aurait été plus aisé dans le cadre d'une Tchécoslovaquie unie. Il est évident que la petite Slovaquie se verrait particulièrement amoindrie par une telle solution qui est la seule correcte à terme. Toute la bordure méridionale de cet État devant rejoindre la Hongrie, il y a lieu d'engager un processus d'autonomie nationale dans cette perspective plus lointaine.

2 - Les territoires et les communautés magyares de Transcarpathie (Ukraine) et de la Batchka (Voïvodine yougoslave) sont exactement dans la même situation, qui appelle une réponse de nature équivalente. Leur rattachement sur la base de la répartition géographique actuelle de ces minorités s'impose comme une évidence (quoi qu'en puissent penser les chauvins serbes ou ukrainiens).

3 - La question des Hongrois de Roumanie se pose dans des termes différents, non tellement du fait de l'importance démographique de cette communauté mais bien plutôt à cause de l'implantation géographique de sa part dominante, les Szeklers, installés depuis des siècles en plein coeur de la Roumanie. Aussi envisagera-t-on différemment les deux facettes de ce problème épineux.
Un nouveau tracé frontalier devrait permettre la restitution à la Hongrie de ses nationaux dans les zones de confins.
Quant aux Sicules, un large et libéral statut d'autonomie nationale, concédé dans le cadre de l'État roumain, rendrait leur situation supportable car leur rattachement reste difficilement envisageable à l'heure actuelle.
Cette éventualité ne doit toutefois pas être totalement écartée à plus lointaine échéance, car on peut en effet envisager la possibilité de l'autonomisation territoriale des populations tsiganes qui sont largement représentées tant en Roumanie qu'en Hongrie. L'attribution à celles-ci d'un foyer national en Transylvanie du nord et dans la plaine voisine du cours supérieur de la Tizsa, pourrait être couplée à un condominium hungaro-roumain sur cette région. Dans ce cas, la situation des Szeklers s'en trouverait notablement modifiée.

4 - Les excellents rapports de la Hongrie avec l'Autriche, devraient pouvoir se manifester par la rétrocession de la ville allemande d'Odenburg / Sopron et de la zone environnante. Pour ce qui est du traitement de la question de ses minorités, l'État magyar se doit d'imiter la très démocratique Slovénie, dont les garanties constitutionnelles octroyées à ses allogènes constituent un modèle exemplaire ; d'autant plus que la petite communauté autochtone hongroise du Prekmurjé, autour de Lendava, est la première à en bénéficier. De fait, la nouvelle Constitution magyare semble aller dans le bon sens.

Jean-Louis Veyrac 1994

Voir aussi : Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Ukraine, Yougoslavie,

carte

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